Anonyme [1652], REQVESTE DES PEVPLES de France, Affligez des Presens troubles, A NOSSEIGNEVRS de la Cour de Parlement, Sceant à Paris. , françaisRéférence RIM : M0_3490. Cote locale : B_19_11.
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la desolation des Prouinces, des Villes &
de la Campaigne ; En fin tous les funestes effets d’vne
guerre ciuile, & le bouleuersement general de
toute la France, à la demeure d’vn homme en France,
qui en s’éloignant du Roy a plustot suiuy la moderation
de son esprit, qu’il n’a ce dé à la violence de
ses ennemis, & à la force de leurs armes. Vostre sagesse,
Nosseigneurs, a elles oublié qu’il faut tolerer
ce que l’on ne peut oster, que par des voyes toutes
pernicieuses & toutes criminelles : & que de deux
maux ineuitables vous estiez obligés de souffrir le
moindre ?

 

Mais quoy ? est. ce bien cette sage & iuste Compaignie,
qui permet & qui approuue que les Imprimeurs
de Paris n’enfantent que des Monstres : &
que les Crieurs remplissent les ruёs d’infamies, ou de
sottises ? Que les Princes & les Grands qui ont plus
d’adresse, se seruent des mains de la Iustice (qui n’en
deuroit point auoir) pour ietter la pomme de discorde,
& pour allumer & fomenter le feu de la diuision ?
Que les peuples secoüent le joug de l’obeissance,
sans preuoir qu’apres cela, comme Lyons & Taureaux,
qui ont rompu leurs attaches, ils se ietteront
sur ceux qui les gardent, & deuoreront leurs maistres ?
Tesmoin ce que l’Ormée fait à Bordeaux, &
ce que la populace a commencé de faire à Paris : où
lors qu’elle a paru, & vous a poursuiuis les armes à
la main, à la sortie de ce lieu sacré, que vous appellez
le Temple de Iustice : où lors qu’ayant bruslé la
Maison de Ville, elle la remplit du sang & du carnage
de tant d’Illustres Citoyens.



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