Anonyme [1652], REQVESTE DES PEVPLES de France, Affligez des Presens troubles, A NOSSEIGNEVRS de la Cour de Parlement, Sceant à Paris. , françaisRéférence RIM : M0_3490. Cote locale : B_19_11.
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pas moins de honte dans la vente d’vne Bibliotheque
qui ne pouuoit estre qu’innocente Au moins
si ce rare ouurage recueilly si curieusement des deux
parties du monde, auoit esté confisqué en faueur du
public. Au moins si la distraction en auoit esté faite
par des voyes legitimes & honnestes. Au moins si
les Vendeurs publics n’auoient pas esté les acheteurs
particuliers. Au moins si l’employ des deniers
ne marquoit pas, ou vne auarice sordide, ou vne
mesquinerie infame, ou vne lache vengeance.

 

Les Commissaires
à
la vente
des liures
en a chetoient
eux-mesmes.

Et icy, Nosseigneurs, permetez nous de vous declarer
auec ingenuité, que bien souuent on nous
fait vne demande qu’il nous est tres malaisé, & comme
impossible de resoudre, sans blesser ou la reputation,
ou la dignité de vostre illustre Compagnie.
Representez vous, nous dit on, qu’vn homme &
mesme vn estranger ayant dessein de releuer la gloire
de ce grand Royaume, aussi-bien par celles des
sciences, & des beaux Arts, que par celle des conquestes
& des victoires ; ait enuoyé dans les lieux
les plus esloignez du monde, pour y rechercher &
pour y recueillir à quelque prix que ce pût estre, les
plus riches Monumens de l’antiquité, & les faire
transporter dans la celebre ville de Paris : Qu’à ce
dessein il ait amployé dans les paїs estranges le credit
que luy donnoient le rang qu’il tenoit, & le poste
releué qu’il occupoit aupres d’vn grand Monarque
triomphant par tout de ses ennemis. Qu’ayant commencé
cet ouurage dans Rome sa Patrie, il en ait
despoüillé sa propre Patrie pour en enrichir & orner
la France. Qu’il ait assemblé auec tant de soins



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