Anonyme [1652], REQVESTE DES PEVPLES de France, Affligez des Presens troubles, A NOSSEIGNEVRS de la Cour de Parlement, Sceant à Paris. , françaisRéférence RIM : M0_3490. Cote locale : B_19_11.
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année auoit veu naistre, couronnez, auant qu’elle
finit & comblez au cœur de l’hyuer, par la reprise de
Retel & par la defaite des Troupes ennemies qui
venoient le secourir & prendre leurs quartiers d’hyuer
dans le voisinage de Paris ; Enfin que l’esclat de
tant de seruices, n’ait fait que r’allumer, ou vostre
vangeance, ou vostre auersion contre celuy qui les
auoit rendus. Que vous ayez voulu que le bon heur
d’auoir chassé les Ennemis du Royaume, vous fut
vne raison de l’en chasser luy mesme. Que vous luy
ayez declaré la Guerre, pour auoir donné la Paix, &
le calme à tout l’estat, & qu’afin disiez vous, d’affermir
ce calme & cette paix, vous ayez entre pris de
forcer le Roy, & de luy oster la liberté, pour le faire
consentir à celle d’vn grand Prince, qui n’en deuoit
vser, que pour nous la rauir, & pour nous rendre esclaues
de l’Espagne. Quel mystere est celuy-cy,
Nosseigneurs, pour empescher la Guerre vous la renouuellez,
pour establir la Paix vous bannissez celuy
qui venoit de la faire dans le Royaume, pour estre
suiuie aussi tost de la generale, & deliurez celuy qui
la deuoit rompre, au mesme temps que les chaisnes
de sa prison, en appellant, & en attirant comme il
a fait de tous costez, les Ennemis les plus implacables
de la France, pour la mettre en proye, & pour
l’abandonner à leur fureur.

 

Mais ce qui sur passe toute creance, c’est que la Iustice
cesse d’estre Iustice pour le seul Cardinal Mazarin.
Que lon bouche les oreilles à la voix de son
Innocence, ou de sa Iustification. Qu’on ouure des
voyes pleines de nouueauté & de cruauté, pour le



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