Anonyme [1652], REQVESTE DES PEVPLES de France, Affligez des Presens troubles, A NOSSEIGNEVRS de la Cour de Parlement, Sceant à Paris. , françaisRéférence RIM : M0_3490. Cote locale : B_19_11.
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soyez apperçeus qu’il estoit blessé ; Que quand vos
interests ont esté choquez par vn Edit du Roy, qui
n’auoit rien d’extraordinaire, & que vous auez cru
la saison fauorable pour accroistre vostre authorité.
Que le droit des remonstrances ne vous estant point
osté, vous ayez passé cette ligne qui fait la separation
entre le Trône & le Tribunal.

 

C’est la
Polette.

Mais à n’en point mentir nous pensons voir des
ombres ou des songes, quand nous voyons ce que
nous ne pouuons encore croire en le voyant. Ce que
nos Peres n’ont iamais veu, & ce que ceux qui viendront
apres nous auront peine à croire. Que cet Auguste
Parlement ait seruy de Theatre à la faction,
qu’elle y ait changé aussi souuent de face qu’on feroit
en vne Comedie. Que la Ieunesse, ou la violence
y ait fait prendre des conclusions tumultuaires.
Que la Religion & l’integrité de la Cour se soit laissée
surprendre iusques là, que d’approuuer le Recours
aux Espagnols, des voyages en Flandres, &
l’entrée de leur Enuoyez en vos Assemblées. Que
tant d’artifices, d’intrigues, & de souplesses ayent
esté ou ignorées, ou plustost dissimulées. Qu’apres
la conclusion du traitté de paix, & vne Amnistie generale
de tous costez, on se soit encores laissé fascisner
par les mesmes enchantemens, & les mesmes
pretextes de l’aministration du Cardinal.

Que les voyages de Normandie & de Bourgogne,
qui nous ont parû des torrens de conquestes, la leuée
inesperée du siege de Guyse, suiuie peu apres
de la reduction de Bourdeaux, & du pacifiement de
la Guyenne, tant de glorieux succez qu’vne mesme



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