Anonyme [1652], REQVESTE DES PEVPLES de France, Affligez des Presens troubles, A NOSSEIGNEVRS de la Cour de Parlement, Sceant à Paris. , françaisRéférence RIM : M0_3490. Cote locale : B_19_11.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 10 --

au bien de ce Royaume, dont le deffunct Roy
Louys XIII. d’heureuse memoire l’a honnoré, n’est
pas autre qu’il estoit, quand vous auez veu son Administration
toute rẽplie de bon heur & de sagesse,
& accompagnée d’vne foule de succez extraordinaires
& admirables, tandis qu’on luy a laissé la liberté
d’agir, & que chacun est demeuré dans les fonctions
& dans les limites de sa Charge ; nous auons raison de
vous demander, Nosseigneurs, d’où vient le changement
de nostre fortune, & la cause de nos disgraces ?

 

Comme les peuples doiuent respect à vos Charges,
& obeissance à vos Arrests, parce qu’il portent
le caractere Royal ; vous deuez par vne obligation
reciproque soulagement à leurs miseres, & instruction
à leur ignorance. Et veritablement nous ne
conceuons pas bien que vous ayez la balance en
main, pour ne la faire pencher qu’où il vous plain
Vous ne voudriez pas n’estre assis sur les Fleurs de
Lys, que pour les fouler & pour les flestrir. On a paine
à se figurer qu’estant les gardes & les depositaires
de l’autorité Royal, quelques vns paroissent agir
comme feroient des Vsurpateurs. Qu’ayant de vous
mesme pris la qualité de Tuteurs de la Veufue & de
l’Orphelin, vous procuriez, ou n’empeschiez pas
leur oppression. Que deuant estre non pas les Maistres
& les Capitaines ; mais les sages Pilotes de nostre
nauire ; vous n’ayez pas preueu la tempeste, ou
que l’ayant preueuё vous ne l’apaisiez pas, ou qu’au
moins ne la pouuant calmer, vous ne caliez pas les
voiles, pour diminuer d’autant la fureur de l’orage.

Qu’estant Curateur du bien public, vous ne vous



page précédent(e)

page suivant(e)