Anonyme [1652], REQVESTE DES PEVPLES de France, Affligez des Presens troubles, A NOSSEIGNEVRS de la Cour de Parlement, Sceant à Paris. , françaisRéférence RIM : M0_3490. Cote locale : B_19_11.
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Nous voyons mesme par la genereuse responce
des vns, & par le discret silence des autres, que tous
ces Parlemens ne s’accordent pas tousiours en mesme
sentiment. Que ne considerant la Politique
que comme vn obiet hors de leur Sphere, à Paris on
l’enuisage d’vne façon, & par tout ailleurs on la regarde
d’vne autre, ce qui fait aussi que vos iugemens
les plus esclatans & les plus solennels, bien loin d’estre
suiuis, se trouuent quelquefois directement
choquez & combatus par des Iugemens contraires
des autres Cours du Royaume. Et en effet quelle
ceremonie, & quelle pompe n’auez vous pas apporté
à l’Arrest celebre, & inoüy iusqu’à cette heure,
par lequel vous auez declaré Monseigneur le
Duc d’Orleans Lieutenant General de la France, &
donné sous son Altesse Royale le commandement
des Armées à Monseigneur le Prince ; Et cependant
nous auons veu que cette nouueauté a parû si
illegitime à tous les autres Parlemens du Royaume,
qu’au lieu de l’approuuer comme vous l’esperiez, ils
l’ont rejettée d’vn commun accord, & defendu rigoureusement
de la reconnoistre en l’estenduё de
leur resors, en quoy celuy de Toulouse mesme à tesmoigné
vne fermeté si grande, que bien que cet
honneur de la Lieutenance General fut apparemment
tres-auantageux à son Gouuerneur qui l’auoit
accepté, Il n’a pas laissé de le condamner comme
vne entreprise detestable, & de declarer ceux qui
l’auroit appuyée ou fauorisée criminels de leze Majesté,
toutes ces Compagnies & toutes ces Cours
non moins souueraines que la vostre, nous faisant



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