Anonyme [1652], REQVESTE DES PEVPLES de France, Affligez des Presens troubles, A NOSSEIGNEVRS de la Cour de Parlement, Sceant à Paris. , françaisRéférence RIM : M0_3490. Cote locale : B_19_11.
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vous n’en seriez pas les peres pour cela.

 

Que la vente des charges, dont l’abus augmente
à l’infiny, ne vous donne pas plus de droit que quãd
elles se donnoient au pur merite, par commission,
par choix & Election gratuite, & pour les exercer
autant de temps qu’il plairoit au Roy, ce qui depend
encore du bon plaisir seul de sa Majesté. Que les enfans
qui sont entrez en la place de leurs peres, ne se
peuuent attribuer vne plus grande iurisdiction, que
celle qu’ils ont receuё par droit d’heredité.

Que de se figurer que l’authorité souueraine residast
toute entiere en Nosseigneurs du Parlement, ce
seroit vne vision d’vn esprit malade, & vne folie toute
pure Nous auous apris dés le berceau & succé
auec le laict cette veritable maxime, que le poinct
qui ferme la Couronne de France est indiuisible.
Que les Roys ne doiuent, & mesme ne peuuent partager
le droit & la gloire de l’Empire auec qui que ce
soit. Outre que l’entreprise du contraire choqueroit
directement la Majesté du Prince ; ce seroit vn larcin
commis sur les autres Ordres du Royaume, & vn déreglement
prodigieux, qui offenceroit aussi tous les
autres Parlemens.

L’authorité politique est estenduё en tout le corps
de l’Estat, en telle sorte qu’elle ne laisse pas d’estre
recueillie dans le Chef, comme tous les sens ont leur
siege dans la teste. C’est cette partie maistresse &
Reyne de toutes les autres, qui en possede seule la
perfection & la plenitude. On a eu recours à l’assemblée
des Estats Generaux dans les necessitez, ou
dans les occasions extraordinaires, comme au temps



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