la nostre : ou que nous souffrions, que le plus auguste,
comme le plus équitable Senat du monde, ne soit plus ce
qu’il est. Ainsi qu’il a esté desiré dans les Articles signez.
Quel object d’horreur & d’animositez, serois-ce de voir
vn Estranger sans vertu, sans merite, sans naissance, s’asseoir
sur les Fleurs de Lys, & tenir rang parmy les Princes.
Comment pourrons nous voir aussi nos voisins ruinez
sous la charge des subsides, eux qui n’ont esperé qu’en
nous, & qui se sont tousiours persuadé que nous les assisterions
de nos armes, de nos biens, & de nos forces.

Mais enfin, comment souffrir cette malheureuse engeance
de Maltotiers & Partisans, qui comme sangsuës affamées
succent les peuples iusques au sang, & les font mourir de rage.
Il faut donc croire que les Articles de Paix signez à
Rüel sont pour la pluspart faux, comme ils ont esté distribuez
par la ville de Paris, ou que Messieurs les Deputez
feront en sorte de les faire reformer, ou bien qu’ils seront
absolument refusez. De cette reformation, nous en auons
receus des asseurances tres-certaines, selon les lettres secrettes
enuoyées de sainct Germain, qui disent ce qui s’ensuit.

Que Monseigneur le Duc d’Orleans, Oncle de sa Majesté,
est tousiours Generalissime de ses armées.

Que Monsieur le Duc de Beaufort sera son Lieutenant
general.

Monseigneur le Prince de Condé ira en son Gouuernement
de Bourgogne pour le seruice du Roy &
de l’Estat.

Monseigneur le Prince de Conty sera Gouuerneur de
la Champagne & de la Brie.

Le Cardinal Mazarin se retirera presentement hors
de la France.

L’Archiduc Leopold, qui est aupres de Noyon, s’en
retournera à son poste.

Les villages d’alentour de Paris qui ont esté ruinez des
gens de guerre seront remboursez, comme il en sera ordonné
par le Conseil selon les informations qui en seront
faites par les Commissaires establis pour cét effet.

FIN.