Mercier,? [signé] [1649], LE THRONE ROYAL ET MAGNIFIQVE DE LOVIS XIV AVGVSTE ET DIEV-DONNÉ. , françaisRéférence RIM : M0_3897. Cote locale : C_10_33.
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n’en ont conceu la grandeur ou l’excellence, que par
la faueur des lumieres celestes, ou par vn sentiment
de respect, qui les ont obligez d’éleuer le merite d’vne
chose, que les hommes mortels ne pouuoient assez
estimer, & qu’eux seuls estoient capables de comprendre.

 

Si nous en croyons au Prophete Hieremie, le Thrône
de Dieu est au dessus de tous les Cieux, le Firmament
en est le pied d’estail, & l’Empyrée le comble :
Les Astres sont les flambeaux qui en descouurent les
richesses, les splendeurs, les magnificences : & les autres
Creatures, les voix qui en publient la Maiesté &
la gloire. Isaïe dit qu’il n’a point de Thrône qui soit
digne de luy que les Anges, & les Cherubins mesme
tiennent à honneur de luy seruir de siege, & de le soustenir
sur leurs propres aisles.

Mais tous ces Thrônes, quoy que tres-superbes, tres-éclattans
& tres-magnifiques, ne sont rien en comparaison
de celuy dont parle l’Apostre Sainct Paul, qui
proteste, que Dieu mesme est son propre Thrône : &
que cette Majesté infinie n’emprunte rien au dehors
de soy qui puisse seruir à sa gloire : il est luy-mesme
tout ce qu’il peut estre, & trouue auec abondance
dans l’immensité de ses thresors, toutes les grandeurs
qui peuuent contribuer à la perfection de son bonheur,
& à la iouyssance de ses felicitez eternelles : de
sorte qu’il est sa Couronne, son Sceptre, son Diademe,
son Thrône, sa Vertu ; & toutes ses Diuines qualitez,
qui releuent auec éclat la personne des Monarques
du monde, ne luy donnent aucun aduantage,
parce qu’il les possede naturellement, en se possedant
soy-mesme.

Il est à presumer, SIRE, que le Thrône du Roy
Dauid estoit d’vn prix inestimable, & la merueille de
l’Vniuers : puis que le Fils de Dieu venant au monde
se deuoit asseoir dedans. Celuy de Salomon son successeur



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