Laffemas, abbé Laurent de [?] [1649], LA GVERRE CIVILE En Vers Burlesques. , françaisRéférence RIM : M0_1522. Cote locale : D_2_33.
Cependant Abel sans nul crime A son frere sert de victime, Et voila le commencement De ces guerres sans fondement. Si ie vous racontois en suite Du fameux peuple Israëlite Les seditions les rumeurs, Effets de mauuaises humeurs Et tout ce qu’en conte l’histoire Que l’on est obligé de croire, Ie vous serois pour le certain Plus long que n’est vn iour sans pain, Tels qu’auiourd’huy durant ce siege Où l’on nous a tendu le piege L’on voudroit nous faire souffrir, Mais il faut noblement mourir. Si ie feüilletois auec peine L’histoire Grecque, & la Romaine I’entends traduites en François N’estant ny Latin ny Gregeois Ie vous ferois voir de carnage De brûlement, & de pillage Plus entre freres, & cousins Qu’entre les estrangers voysins, A cause qu’entre les familles L’on voit tousiours mille castilles Vous sçauez comme il en alla Entre Marius & Sylla, Quand ils se renuoyoient les testes Comme bales sur des raquestes. Et que pour gagner de l’argent Il ne falloit qu’estre sergent Ou bourreau, car si dire on l’oze C’estoit lors vne mesme chose, Et mesme en ce siecle fameux Ie croy que ce n’en sont pas deux. Vous sçauez bien quels coups d’épée Donnerent Cesar, & Pompée Qui dans les champs Thessaliens Mirent si bien la nape aux chiens. Tout le monde sçait que d’Auguste Le party n’estoit pas trop iuste Quoy qu’il deffit les assassins Tant Caualiers que fantassins. Pour Antoine, & sa Cleopatre, Se trouue-il d’acariastre Qui n’ait quelque compassion De leur fidelle affection ? Ie les plains, Dieu me soit en aide I’en iure par la Calprenede, Ie plains le serieux Caron, Et le bien-disant Ciceron Morts de differente maniere : L’vn tendit hors de sa litiere Le col qu’vn pendart son client Luy vint couper tout en riant, Et l’autre d’vn cousteau sans gaine
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