Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz [?]; Patru, Olivier [?] [1651], LE SOLITAIRE AVX DEVX DESINTERESSÉS. , françaisRéférence RIM : M0_3680. Cote locale : B_17_10.
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1649. auec le C. Mazarin ; qui ne laissa pas de demeurer seruiteur
de M. le Prince, apres qu’il se fut reconcilié auec ce Ministre ;
& quoy qu’il ne voulust prendre aucune part à tous les
aduantages qui suiuirent ce racommodement, qui souffrit la
persecution qui luy fut faite dans le Procés Criminel auec vne
fermeté qui ne diminuoit rien du respect qu’il deuoit à M. le
Prince ; qui dans ce temps, luy proposa vne infinité de fois
de le seruir contre le C. M. s’il vouloit entreprendre sa ruïne,
qui s’est employé auec tant de sincerité aupres de son Altesse
Royalle, & dans le Parlement, pour luy procurer sa liberté,
qui à mesprisé pour cet effet tant & de si grands aduantages
que l’on luy proposoit du costé du Cardinal Mazarin, qui à negligé
toutes les iustes defiances qu’il pouuoit prendre de ceux
qui estoient dans les interests de M. le Prince, qui depuis son
eslargissement, continüa ses soins auec tant de fidelité, pour
le tenir vny auec M. le Duc d’Orleans, nonobstant les efforts
que faisoient les creatures du C. Mazarin, de troubler & de
rompre cette alliance par touts les charmes de biens & de
grandeurs qu’ils offroient à ceux qui auoient l’honneur d’approcher
son Altesse Royalle, qui voyant que M. le Prince
s’estoit accommodé auec les sieurs le Tellier, Seruient & Lyonne,
à l’insceu de M. le Duc d’Orleans, auoit fait rappeller M.
le Chancelier & M. de Chauigny, procuroit l’esloignement
de M. de Chasteauneuf qui auoit tant de part à sa liberté ; qui
(disje) voyant tous ces changements si peu preueus puisqu’ils
estoient contraires à des traités signés ; au lieu d’esclater en
plaintes, se contenta de regretter le malheur de ses amis, & se
retira auec tous les respects deubs à la qualité de M. le Prince,
qui n’est rentré dans les affaires du monde, que pour deffendre
son honneur contre les faux-bruits qui auoient esté semés par
ses ennemis enuieux de son repos, & de la tranquillité publique ;
de traités & de conferences secrettes.

 

Est-il possible que M. le Prince peust oublier vn procedé si
sincere, vne suitte de tant de bõnes actions, des seruices si considerables ;
& n’est-il pas bien plus croiable, que ces escrits qui
sous son nom paroissent dans le monde contre M. le Coadjuteur ;
sont plustost des productions inconsiderées de quelques
esprits emportez, que des effets veritables des sentimens de
M. le Prince ?



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