Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz [?]; Patru, Olivier [?] [1651], LE SOLITAIRE AVX DEVX DESINTERESSÉS. , françaisRéférence RIM : M0_3680. Cote locale : B_17_10.
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Quelques impostures que l’on puisse forger sur ce sujet, elles
sont de mesme nature que les conferences secrettes que lon
luy obiecte. On iette des bruits dans le monde que lon ne
prouue point par ce qu’ils sont faux : on affecte de faire publier
des lettres que l’on ne produit pas au Parlement par ce quelles
sont supposées ; enfin l’on attaque M. le Coadjuteur, par des
voyes obscures qui ne se iustifient point, & qui se destruisent
d’elles mesmes, parce que les choses cachées estant proprement
le champ de l’imposture, & chacun pouuant feindre
aisément tout ce qu’il veut dans ce qui n’est pas veu, il ny à
personne qui ne iuge que des soupçons establis sur de pretendus
secrets obscurs & non prouués, sont plustost des ouurages
de la calomnie que de la verité.

A quoy donc seruent tant d’escrits ? A quoy tant d’inuectiues ?
A quoy toutes ces Apologies si frequentes ? vnissons nos
esprits, renonçons à nos passions, contribuons tous auec zele
à remettre la tranquillité au dedans du Royaume pour establir
la generale dans toute la Chrestienté. Songeons à conseruer
l’authorité legitime de nostre jeune Monarque, affoiblie
par tant de rencontres ; cherchons des moyens salutaires pour
le soulagement des pauures peuples affligez, qui ont este iusques
à present l’objet de la fureur des Partisans, que l’on nous
veut faire oublier sous de fausses apparences.

Si vous aués eu part à l’esloignement du Card. Mazarin, satisfaites-vous
dans le temoignage de vostre conscience & dans
celuy des peuples qui vous ont l’obligation d en auoir desliuré
la France, & receuez auec mespris au lieu de respondre par des
inuectiues, des outrages qui retombent sur ceux qui les font.

Et vous qui l’auez autresfois protegé, peut estre pour rendre
odieuse aux peuples, la personne du Roy, dauec lequel vous
le voulés faussement faire croire in separable ; qui aués eu besoin,
pour le deffaire, de la generosité de vos ennemis, contentés
vous du bonheur que vous aués eu de trouuer des esprits asses
fermes pour vous d’esliurer d’vn monstre qui vous auoit abbatus,
ne faites plus les braues quand il n’y est pas, & sur vn subjet
qui ne peut plus passer que pour vn pretexte de vostre ambition
& de vostre inquietude.



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