Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz [?]; Patru, Olivier [?] [1651], LE SOLITAIRE AVX DEVX DESINTERESSÉS. , françaisRéférence RIM : M0_3680. Cote locale : B_17_10.
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aduantages qu’il à si constamment refusé, à-il profité des admirautés
& des autres graces de la Cour ? Qui pourroit pourtãt
reuoquer en doute que la consideration, dans laquelle il est par
sa dignité jointe à la rencontre des affaires passées, ne deust
naturellement attirer sur luy les biens & les grandeurs que
beaucoup d’autres n’õt pas negligées, & desquels on ne le voit
pas neantmoins plus reuestu que lors qu’il entra dans la deffence
de Paris ? A t’il esté dans ton pouuoir d’estre Consul & l’as tu
refusé, ne te iustifie pas d’auantage. Cette parole fut autre fois
dite à vn ancien, i’approuuerois vôtre desse in si vous l’auiés mise
au dessous du nom de M. le Coadjuteur sans autre Apologie.

 

Tous les autres reproches que lon luy fait n’en meritent
pas d’auantage i’ay remarqué que les accusateurs ne blasment
ordinairement que ses intentions, ils sont obligés de reconnoistre
la bonté de ses actions, on luy reproche des desseins
secrets, on interprete mesme en vn sens le plus souuent tres
esloigné & tout contraire, toutes les rencontres de sa vie.

On veut qu’il soit brouillé auec M. de Beaufort, parce qu’il est
moins cõtraire au Mazarin : vous vous amusez à respõdre à céte
imposture, cõme si elle n’estoit pas destruitte par la circonstance
du temps, dans lequel cette rupture est arriuée, & comme si
la diuision qui est entre eux n’eust pas esclatté dans le mesme
moment que Mr. le Prince s’accommoda auec les creatures
du Mazarin pour esloigner Mr. de Chasteau-neuf ; on ne sçait
que trop que Mr. de Beaufort estoit aussi de la partie, qu’il se
ietta deslors dans les interests de la Cour, & qu’il conferoit publiquement
tous les iours auec les Sieurs Seruient, le Tellier
& Lyonne, & l’on se souuient assez que ce fut cela qui obligea
M le Coadiuteur de se separer d’auec luy, & mesmes de se
retirer du Palais d’Orleans.

Quand on l’accuse de n’estre plus dans les bonnes graces de
son Altesse Royalle, qui pourroit le croire apres les approbations
qu’il donne dans toutes occasions à sa conduite, iusques
à desaduoüer publiquement la supposition qui luy fut faite de
conseils violents par vn escrit qui a esté leu dans le Parlement
ces derniers iours : on n’ignore pas que M. le Coadiuteur ne
continuë de rendre souuent ses deuoirs à son Altesse, & l’on a
appris auec ioye que M. le Duc d’Orleans luy fit l’honneur
Mardy dernier de le presenter à leurs Majestez.



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