Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz [?]; Joly, Guy [?] [1652], PREMIERE PARTIE DES INTRIGVES DE LA PAIX ET DES NEGOTIATIONS faites à la Cour par les amis de Monsieur le Prince, depuis sa retraite en Guyenne jusques à present. , françaisRéférence RIM : M0_1725. Cote locale : C_12_3.
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Que l’on fera en sorte que le Cardinal soit iustifié au parlement
de paris, & que s’il y auoit quelque difficulté, & que l’on fust obligé
d’auoir recours à quelque autre Parlement pour le faire, Monsieur
le prince respondra de ses seruiteurs dans le parlement de Bourgogne
& ailleurs.

Que s’il arriuoit qu’à l’aduenir il y eust quelque demeslé entre
le parlement, de paris & la Cour, Monsieur le prince n’entrera point
dans les interests contraires a ceux de la Cour.

Que le Roy accordera presentement a Monsieur le prince quatre
millions pour desdommagement des frais de la guerre, a prendre
sur le conuoy de Bordeaux, lesquels ne pourront estre diuertis,
pour asseurance dequoy l’on rendra les Finances au sieur President
de Maisons.

Que sa Maiesté fera donner au prince de Conty les prouuisions
du Gouuernement de prouence, d’Auuergne a M. de Nemours ;
la Lieutenance generale de Guyenne, & le Baston de Mareschal
à Marsin, cent mil escus à la Rochefoucaut, & autant au president
Viole, des Breuets de Duc à Montespan & au Comte d’Ognon,
auec le Baston de Mareschal.

Que Chauigny sera restably dans les Conseils du Roy, & que
pour seureté de l’vnion d’entre luy & le Cardinal, son fils espousera
la Demoiselle Martinossi.

Sur les asseurances de ce traitté, l’on persuade à Monsieur que
le Cardinal est resolu d’abandonner la Cour, & sur ce piege on
l’engage dans vne conference, à laquelle il enuoye Chauigny,
Rohan & Goulas.

Le dessein des Agens de Monsieur le prince estoit d’engager
dés lors le parlement dans la mesme démarche, afin de le charger
de la haine du traitté qui deuoit s’en ensuiure ; mais comme les
pretendus enüoyez de son Altesse donnerent des ombrages par
vne tres long conuersation qu’ils eurent auec le Cardinal, de ce
qui auoit precedé, & de ce qui s’estoit passé entr’eux, la conference
fust refusée, & ainsi le peuple mesme ayant tesmoignè vne
chaleur excessiue contre tous les commerces que l’on auoit auec
le Cardinal, il a iusques à present esté impossible de rien executer
de ce qui auoit esté proietté chauigny mesme contre lequel il
s’est esleué vn bruit extraordinaire a son retour de S. Germain, a
esté obligé de substituer en sa place, & pour la continuatiion du
commerce la Duchesse de chatillon, laquelle a esté enuoyée plusieurs



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