Dubosc-Montandré, Claude [?] [1651 [?]], LE MANIFESTE DE L’AVTHEVR, QVI A COMPOSÉ LE MANIFESTE DE MONSEIGNEVR LE PRINCE DE CODÉ, Pour seruir d’instruction à ceux qui l’ont leu, touchant les affaires d’Estat, qu’il a traitté. , françaisRéférence RIM : M0_2355. Cote locale : B_6_12.
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Le principal dessein qui m’a fait resoudre d’écrire
le Manifeste de Monseigneur le Prince, paroît
si visible dans toute la tissure de l’ouurage,
qu’il faut s’aueugler malicieusement, pour ne
voir pas que ie pretends r’asseurer les esprits des
peuples, dans la veritable idée qu’ils doiuent inuiolablement
conceuoir des iustes intentions de
Monseigneur le Prince ; les instruisant à mesme
temps de la sincerité des motifs, qui luy firent il
y a quelques iours, precipiter sa sortie, par la genereuse
apprehension qu’il eust, qu’en la differant
plus long-temps, la necessité de sa deffence,
seroit, peut-estre, pour l’obliger de troubler le
repos & la tranquilité publique, malgré l’inclination
heroïque qu’il a tousiours témoigné pour la
cimenter de son propre Sang, & l’arracher auec
vn nombre infiny de victoires, d’entre les mains
des ennemis de l’Estat.

Ie sçay que le succez fatal du siege de la capitale,
ou sa deference aueugle pour tous les ordres
souuerains, luy fit faire vn faux pas dans l’imagination
des foibles, le fit beaucoup décheoir
de l’idée que les pleuples auoient auparauant
conceu en suitte de ses triomphes, que sa generosité
seroit infailliblement l’escueille de toutes les
menées des ennemis estrangers & domestiques.
Sur cette creance ie m’imaginé que cette sortie
inopinée de Monseigneur le Prince, seroit pour



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