Bourbon-Condé, Anne Geneviève de (duchesse de Longueville) [signé] [faux] [1649], LETTRE DE MADEMOISELLE D'ORLEANS ESTANT A POISSY, enuoyée à la Reine à saint Germain, pour le bien du Peuple. , françaisRéférence RIM : M0_1959. Cote locale : A_5_61.
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homme (qui n’a aucune qualité en luy de recommandable)
gouuerne l’Estat, puis qu’il ne demande
que sa ruine ; qu’a-il fait depuis qu’il a le ministere
des affaires de France, sinon qu’enrichir des gueux,
de bastir superbement aux dépens du Roy, & de son
peuple soit dans Paris soit dans Rome, de faire des
somptuositez & magnificence hors de mesure, & de
mettre le Roy & son peuple dans la disette. Quelles
villes ont esté prises par son conseil ? qu’on ne m’en
nomme aucune, puisque ce seroit faire rort au Duc
d’Orleans Monseigneur & mon Pere, à Monseigneur
le Prince de Condé, aux Mareschaux de Schomberg,
de Gassion, de Rantzau, & autres considerables Generaux,
qui n’auoient pas besoin d’vn conseil si dangereux
& si pernicieux comme le sien, puis qu’il ne
tendoit qu’au dommage de toute la France, dont il
estoit originaire ennemy : On sçait qu’il a luy seul
causé la perre de Courtray, & qu’il vouloit empescher
la prise d’Ypre & de Tortose, & mesme la bataille
de Lens.

 

Ie parle des affaires de fraische memoire : & si ie
voulois vous dire sa naissance elle vous feroit horreur,
puisque vostre Maiesté a tant eu de bonté pour luy,
qu’elle l’a souffert si long temps dans le Ministere des
affaires. Et bien il s’est fait ennoblir auec son pere
noble Venitien, aux depens de qui, Madame ? aux dépens
du Roy, aux vostres, aux miennes, à ceux de tout



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