Bourbon-Condé, Anne Geneviève de (duchesse de Longueville) [signé] [faux] [1649], LETTRE DE MADEMOISELLE D'ORLEANS ESTANT A POISSY, enuoyée à la Reine à saint Germain, pour le bien du Peuple. , françaisRéférence RIM : M0_1959. Cote locale : A_5_61.
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pas à ceux qui seront pres de vostre Maiesté, quand
on luy en fera la lecture, & qu’ils appelleront les Parisiens
des badaux & des rebelles ; mais qu’ils apprennent
de ma part, auec la permission de V. M. qu’ils
ne sont ny l’vn ny l’autre, & ils l’ont fait paroistre assez
euidemment : On ne bat plus leur dos, & bien
qu’on vous cele la perte de leurs meilleurs Capitaines
& Soldats, ie veux apprendre à V. M. que depuis
qu’elle est sortie de Paris, elle n’a pas eu grand aduantage
à les assieger, puis qu’elle y pert tousiours ses
troupes ; & que le pain qu’elle leur a voulu oster n’est
pas si cher qu’on luy fait accroire, & qu’ils en ont encore
pour soustenir vn siege d’vn an entier. Ils les appelleront
aussi rebelles ; mais en quoy le sont-ils ?
puisque ils ne leuent des gens que pour le Roy, ils ne
combattent que pour le Roy, & ne prient Dieu que
pour le Roy & pour ceux qui le seruent ? Veritablement
vostre Maiesté est sortie de Paris, & a emmené
le Roy auec elle ; Est-ce pour les declarer rebelles ?
Vous en ont-ils chassee ? au contraire, ils ne font des
prieres que pour vous ; Et comme ils ont tousiours
conneu vostre bonté & vostre zele, ils prient Dieu
qu’il vous desille les yeux, vous fasse voir la sincerité
de leurs affections au seruice du Roy & de vostre Maiesté,
& vous oblige à chasser d’aupres de vos Maiestez
ces insolents perturbateurs du repos public.

 

Entr’autres, Madame, ne permettez plus qu’vn



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