Barrois, [H.?] (sieur de) [1649], ECHO DE LA FRANCE TROVBLEE, PAR LE DEGVISÉ Mazarin. Representé par la figure d’vn ours. Par le Sr BARROYS. , françaisRéférence RIM : M0_1178. Cote locale : A_2_65.
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Depuis que le Tambour rompant le ciel voisin
Me fit ouïr le nom du peuple Mazarin, Sarrasin,
Et tant de cliquetis de ces cruelles armes,
Ie suis de iour en iour en nouuelles alarmes, armes,
Troublant à tout propos mon aise & mon loisir, desir,
Ie n’aime plus les lieux où ie prenois plaisir, soûpir,
Ie fuy ces antres creux, & tant de belles sources, courses,
Qui fait autour de moy leurs eternelles courses, bourses,
Ie ne me trouue plus qu’à regret dans ces prez, cyprez,
Pour laurier ie n’ay plus que de tristes cyprez.
Mais où seray-ie mieux ? en quel lieu de la terre guerre,
Me pourrois-ie trouuer éloigné de la guerre ? erre.
Qui du sommet des Cieux auez les yeux sur moy,
Tirez moy, ô mon Dieu, d’vn si fascheux esmoy.
Beaufort dites moy donc, vous plaist-il que ie rentre
Pour y clorre mes iours dans le creux de cét antre ? entre.
De Boüillon, que feray-ie dans ces tristes païs,
Que ces barbares ont meschamment enuahis ? haïs,
Ie hay les voleurs qui n’aiment que l’orage,
Comment dois-ie nommer leur obstiné courage ? rage.
Dites moy d’Elebeuf, que cerche ce Lion,
Rondant autour de nous auec vn million ? Lion.
Lion la seule ville où gist nostre esperance,
Qu’esperent-ils encor apres tant de souffrance ? France.
France l’œil & le cœur de ce grand Vniuers,
A qui tous les desseins sont desia découuerts. couuerts.
France pour qui les Cieux font tous les iours la garde,
Et que l’œil de nos Princes sans se lasser regarde. garde.
Gardez, Mazarinistes, d’approcher de Paris,
Ie vous vois palissans au milieu des perils. peris.

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