Scarron, Paul [?] [1649], LE PASSE-PORT, ET L’ADIEV DE MAZARIN. EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_2730. Cote locale : D_1_29.
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Car enfin nous sommes trop braues
Pour deuoir estre vos esclaues.
Si vous vous fussiez contenté
De quelque mediocrité,
Si sans vsurper la couronne
Où du moins le droit qu’elle donne
Vous eussiez en homme d’estat
Seruy nostre bon potentat,
Vos defauts, & vostre naissance
N’eussent pas tant choqué la France.
Et d’vn excez de charité
Elle eut encor patienté.
Mais à present mon cher compere
Vostre depart est necessaire.
Car il est certain que Paris
Vn iour reuerra son Louys
Que vous n’auez pas esperance
De transporter hors de la France,
Ainsi que le rouge metal
Pour vous fort bien, pour nous fort mal
Or le Roy reuenant en ville
Ie vous crois homme trop habile,
Et pourtant ne l’estes pas trop,
Pour y reuenir au galop
Au pas, au trot, ou d’autre sorte,
Car eussiez-vous meilleure escorte
Que n’auiez dans vn autre temps
Allant au Palais d’Orleans,
Ie vous iure par ce Burlesque
Qu’vne meschante soldatesque

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