P. M. L. D. R. [signé] [1651], L’EXACTE RECHERCHE DES DESORDRES que la mauuaise Conduite de Monsieur le Prince a causé dans l’Estat, depuis sa Liberté jusques à sa Retraitte. ET NOTAMMENT TOVS LES maux que son Voyage de Bordeaux, & son Armement nous font dé-ja souffrir; Et ceux qu’il nous fera encores éprouuer, s’il tient la mesme Conduite. , français, latinRéférence RIM : M0_1313. Cote locale : B_20_28.
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& la longueur du temps rend les hommes sçauans ;
l’ignorance mesme quelque inueterée
qu’elle soit, à force d’attendre l’euenement des
choses, peut dessiller ses yeux sur toutes sortes de
sujets ; Elle peut penetrer presque iusques dans les
plus secrettes pensées des hommes, si elle se donne
le loisir d’en obseruer exactement les deportements,
& il n’y a point de mystere de Cour si caché,
qu’elle n’en puisse connoistre la cause & l’effect,
quand l’impatience ne l’empesche point
d’en considerer attentiuement toutes les circonstances.

 

Les plus estourdis ont creu d’abord que l’emprisonnement
de Messieurs les Princes auoit esté
entrepris auec toute sorte de raison, quoy que
neantmoins la connoissance que nous auions de
la malice de celuy qui en fut l’autheur, nous deust
faire juger qu’il estoit assez grossierement pretexté,
puisque tout le monde sçauoit qu’il n’estoit
pas assez hardy pour entreprendre vne chose
si perilleuse pour le salut de l’Estat, si sa propre
conseruation n’y eust esté interessée Mais pourtant
la suitte du temps a tellement manifesté leur
innocence, que toute la terre à reconnû cét attentat
faict à leurs personnes, estre si injuste & si malicieusement
concerté, qu’il a esté generalement
condamné de tout le monde ; & la honte qu’il
sembla d’abord jetter sur le visage de ces illustres



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