P. M. L. D. R. [signé] [1651], L’EXACTE RECHERCHE DES DESORDRES que la mauuaise Conduite de Monsieur le Prince a causé dans l’Estat, depuis sa Liberté jusques à sa Retraitte. ET NOTAMMENT TOVS LES maux que son Voyage de Bordeaux, & son Armement nous font dé-ja souffrir; Et ceux qu’il nous fera encores éprouuer, s’il tient la mesme Conduite. , français, latinRéférence RIM : M0_1313. Cote locale : B_20_28.
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De maniere que si le mensonge a quelquesfois
par ses artifices ordinaires osé attenter sur cette
lumiere qu’elle nous donne dans la connoissance
de toutes choses, il n’a peu s’en conseruer le dessus
que pour si peu de temps, que ç’a tousiours
esté à sa propre confusion : En estant d’elle comme
du Soleil, qui se trouuant en plain midy couuert
de quelque nuage grossier & espais, dissipe si
bien par l’ardeur de ses rayons l opposition qu’il
fait à son esclat ordinaire, que venant par la fraction
de ce voile noir à nous redonner tout à coup
sa premiere clarté, il nous paroist beaucoup plus
beau qu’il ne l’estoit auparauant, & fait renaistre
ce nous semble, vn nouueau jour, dans le iour
mesme.

 

Les calomniateurs ont tousiours eu assez d’inuention
pour faire passer quelque temps les plus
heroïques vertus pour des crimes enormes toutes
les fois que leur medisance l’a entrepris auec attachement,
mais les siecles passez n’ont pas encores
veu qu’ils ayent eu assez d’artifice pour tenir
eternellement les esprits dans cette erreur,
quoy qu’on ait peu dans les commencemens adjouster
quelque creance à leurs impostures, déguisées
auec toute sorte d’aparance ; si bien que la
verité des choses n’a iamais esté cachée auec tant
de precaution & de soin, qu’elle ne se soit enfin
ouuertement manifestée à nos yeux ; la patience,



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