P. M. L. D. R. [signé] [1651], L’EXACTE RECHERCHE DES DESORDRES que la mauuaise Conduite de Monsieur le Prince a causé dans l’Estat, depuis sa Liberté jusques à sa Retraitte. ET NOTAMMENT TOVS LES maux que son Voyage de Bordeaux, & son Armement nous font dé-ja souffrir; Et ceux qu’il nous fera encores éprouuer, s’il tient la mesme Conduite. , français, latinRéférence RIM : M0_1313. Cote locale : B_20_28.
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Enfin le Parlement entier qui a tesmoigné tant
de vigueur pour la deffence de la Liberté Publique,
a porté sa parole au Roy par ses Remonstrances,
de la justice qu’il trouue dans les demandes &
dans les poursuites de Monsieur le Prince ; ces cautions
sans reproche, n’auront-elles point d’efficace,
& ne persuaderont-elles pas aux moins éclairez,
que l’entreprise de Monsieur le Prince ne
peut auoir du pire, sans que toute la France en
souffre la peine ; puis qu’il en deffend generalement
les interests, & que son party ne peut estre
ruiné sans que tout le Royaume participe à cette
perte ?

Voyant qu’il y en a encores d’assez sots pour
se laisser vaincre par les faux bruits que les Mazarins
sement contre Monsieur le Prince, & que sa
mal-heureuse caballe preuault la foy de tout ce
qu’il y a de Princes du Sang & d’autres bons François ;
il me semble que sçachant que les premiers
nous doiuent estre en horreur pour les maux
qu’ils nous ont faits souffrir, & la foy des derniers
nous estant si cognuë, il n’y doit point auoir dorenauant
vn homme digne de viure, qui ne doiue
suiure le sentiment des personnes qui ont donné
de si belles marques de leur affection pour les
peuples. Le tesmoignage seul de Monsieur le Duc
d’Orleans & de Monsieur de Beaufort deuroit
tellement esbranler les esprits des gens de bien,
qu’il n’y en eust pas vn qui ne fist gloire de perdre



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