Mercier, V. [signé] [1649], PANEGYRIQVE ROYAL DE LOVYS QVATORZE. Vnius anni erat Saül cum regnare cœpisset. Regum cap. I. , françaisRéférence RIM : M0_2668. Cote locale : C_6_47.
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en quelque façon faire des actions miraculeuses comme
luy. Si nous considerons l’Arc en Ciel en soy mesme,
& comme separé des rayons du Soleil, qui l’éleuent de
la terre, & qui le parent de ces differentes couleurs qui
contentent nos yeux si agreablement, qu’est-ce autre
chose qu’vne vapeur noire & grossierre ? Qu’vne exhalaison
obscurcie, qu’vne legere nuée, qui ne peut seruir
que de ioüet aux vents, & à la tempeste : mais aussi-tost
que ses rayons se iettent dans cette nuë, & commencent
comme à l’animer ; la voila à l’instant l’alliance
de Dieu, l’ornement du Ciel, l’honneur de l’air,
l’esperance de la terre, la merueille des meteores, l’idée
& la perfection de toutes les raretez, le Chef-d’œuure
de la nature, & l’vnique beauté de toutes les beautez
inanimées. De mesme, si nous considerons les Princes
esloignez des lumieres d’vne prouidence eternelle,
que seront toutes leurs actions les plus merueilleuses, sinon
des nuées inconstantes & legeres, qui seruiront de
passe-temps à la fortune, & de victime à la mort ? mais
si nous les ioignons à cét Astre, dont l’Eternité adore
le iour, alors sans doute tout y paroistra tres-grand &
tres-admirable. Oüy, SIRE, vn Roy, qui semble ne
faire que de naistre, & dans les foiblesses d’vn bas âge
ne laisse pas de faire des actions miraculeuses par le
moyen de l’vnion parfaitte qu’il a auec son premier
Principe, & d’estre tout ce que la nature le peut enrichir,
& d’estre tout ce que la nature le peut enrichir,
& tout ce que la grace le peut perfectiõner ; en ce
bien-heureux Estat les mains de Dieu concourent auec
les siẽnes ; ses lumieres esclaircissent sa raison ; Ses flammes
eschauffent son cœur, & sa volonté anime ses puissances :


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