Mercier, V. [signé] [1649], PANEGYRIQVE ROYAL DE LOVYS QVATORZE. Vnius anni erat Saül cum regnare cœpisset. Regum cap. I. , françaisRéférence RIM : M0_2668. Cote locale : C_6_47.
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d’vn plus experimenté dans les affaires, quand il est
fauorisé du Ciel, & que sa main est animée de la sienne.
L’Escriture saincte m’apprend, que Dauid estoit encor
ieune quand il fut choisi de Dieu pour porter le Sceptre
d’Israël ; & qu’il estoit sans experience, & sans conduite
pour la guerre, lors qu’il tua Goliath ; & qu’il défit en sa
personne des armées toutes entieres. Et certes quelle
apparence qu’vn pauure Bergerot, qui n’auoit esté nourry
que dans vne vie champestre, entendit le mestier de la
guerre, & ne se seruit que de pierres pour combattre vn
Geant, dont le seul regard faisoit trembler les plus resolus,
& donnoit de la crainte aux plus courageux Capitaines.
Saül estoit aussi innocent qu’vn enfant d’vn
an, lors qu’il commença de regner ; Et Iosias l’vn des
plus grand Princes, comme des plus vertueux Rois de la
Terre, n’en auoit que huict ; & neantmoins nous lisons
dans les sacrez Cayers, qu’il fit des actions dignes d’vne
memoire eternelle, qu’il suiuit les maximes que luy
auoit laissé Dauid son ayeul, qu’il renuersa les Temples,
& démolit les Autels, où son Dieu n’estoit point adoré ;
& qu’il accomplit auec fidelité tout ce qu’il creut que sa
Majesté pouuoit regarder auec complaisance. Tous les
Peres de l’Eglise sont d’accord, que le Sauueur des hommes
fut sacré Monarque de l’Vniuers dans le temps mesme
qu’il suçoit encor la mammelle ; que le laict qui le
nourrissoit seruit à son onction Royale ; & que le sainct
Esprit fut le Ministre adorable de cette auguste ceremonie.
Mais ce qui est de plus remarquable & de plus
estonnant, c’est que dans vn aage où les autres n’ont que
des bassesses & des infirmitez, où sa voix est plus digne


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