Anonyme [1650], RESPONSE DE MESSIEVRS LES PRINCES AVX CALOMNIES & impostures du Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3399. Cote locale : D_1_30.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 30 --

l’Estat & la gloire de son Altesse Royale ; cette parfaite
intelligence donna bien tost l’alarme au Cardinal
Mazarin, il vit que sa principale fonction d’Entremetteur
demeuroit inutile, par vne veritable & sincere
correspondance, il employa tous ses soins pour la
troubler il fit en sorte que la Reyne rappellast Monsieur
le Duc d’Orleans, sous pretexte de venir fortifier
le Conseil du Roy, qui auoir besoin de sa personne :
Mais en effet pour ietter les premieres semences
de diuision. Il commença de luy donner jalousie de
l’entreprise de Dunquerque, qui ne deuoit point disoit-il,
estre faite apres son depart, & en suite, il a
tellement aigry son esprit, qu’enfin il luy a fait croire
que Monsieur le Prince auoit demandé l’espée de
Connestable, pour luy oster par ce moyen la principale
fonction de la Lieutenance generale, qui est l’authorité
& le commandement sur les gens de guerre.
Il est assez aysé à croire, que comme Monsieur le
Prince pendant la maiorité auroit pû pretendre à
cette charge, qui bien souuent est la recompense du
merite & de la valeur d’vn simple Gentil-homme,
qu’il n’auroit eu garde d’y songer pendant la minorité,
pour le respect qu’il doit, & qu’il a tousiours rendu
à son Altesse Royale, & qu’aussi sa qualité de Prince
du Sang & ses emplois dans les armées, le faisoient
assez considerer, par tous les gens de guerre. Non seulement
il n’a iamais pensé de s’en faire pouruoir ; mais
il a reietté toutes les propositions que le Cardinal Mazarin
luy en a fait faire, c’est luy seul qui la voulu engager
de l’accepter, à condition qu’il quiteroit ses pretensions
sur l’Amirauté, & consentiroit que son Neueu
Mancini en fut pourueu, & sur le refus que fit
Monsieur le Prince d’y entendre, pour le respect de
son Altesse Royale, il luy fit dire, que pour obtenir


page précédent(e)

page suivant(e)