Anonyme [1650], RESPONSE DE MESSIEVRS LES PRINCES AVX CALOMNIES & impostures du Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3399. Cote locale : D_1_30.
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& par les siens, il y exerçoit vne puissance qui faisoit
gemir sous son oppression tous les peuples ; que la Prouince
de Champagne ne receuoit pas de Monsieur le
Prince de Conty vn plus fauorable traittement, tous
les Bourgs & Villages, &c.

 

Ie demande au Cardinal Mazarin qui debite par tout
sa iudicieuse Lettre enuoyée au Parlement, qui à peine
à souffrir que le sieur Lionne son Secretaire, assisté
du puissant Genie du sieur Seruient, prenne part à
la gloire de cette piece d’eloquence, qui se vante d’en
auoir dressé des memoires vn mois auparauant sur le
Registre qu’il tient des fausses accusations, & qui ne
leur veut sçauoir gré que d’auoir contribué aux ornemens
de ce bel Ouurage, par le choix & arengement
de quelques paroles. Ie demande à ce penetrant Ministre,
si c’est le mesme Prince qu’il vient d’accuser
d’estre prodigue de caresses & d’auoir voulu monter
aux honneurs de la Souueraineté en gagnant l’esprit
des peuples. Ie luy demande si celuy qui nous vient de
representer comme vn Duc de Guise ou vn Duc de
Mayenne, est deuenu si fier, si morguant & si peu sociable,
& comme il est changé en si peu de temps, il
offense les Ministres en presence de la Reyne, il menace
les Deputez d’vn Parlement, il abandonne son Gouuernement
& celuy de Monsieur son Frere, à la fureur
des gens de guerre ? sont-ce là des moyens de s’acquerir
des seruiteurs & des Creatures, de passer d’vne condition
de Subjet à celle de Souuerain, de se rendre
maistre de la Bourgogne, mais plustost le Mazarin n’est-il
pas ridicule d’auancer des faits si contraires.

Pour respondre à la premiere accusation qui regarde
les mauuais traittemens faits aux Ministres du Conseil
du Roy, il auouë que ce presomptueux pendant la
Campagne derniere fit deux ou trois propositions si ridicules



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