Anonyme [1650], RESPONSE DE MESSIEVRS LES PRINCES AVX CALOMNIES & impostures du Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3399. Cote locale : D_1_30.
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le Prince n’auoit pas besoin pour faire valoir ses
seruices, & qu’il a tousiours voulu releuer en diminuant
les soins qu’il prenoit pour les faire reüssir.

 

Veritablement il aduouë, qu’il a escouté les propositions
de l’Ambassadeur de Mantouë, pour l’achapt
de la Principauté de Charleuille qui est commandée
du Mont Olympe, & n’est pas capable de donner la
moindre ialousie. Il n’a receu autre obstacle en ce
dessein que celuy qu’à fait naistre le Cardinal Mazarin,
qui se disant creancier de la somme de huit cens mille
liures, qui fut tirée de l’espargne & donnée des deniers
de sa Majesté à la Reyne de Pologne lors de son mariage,
a fait son possible pour se faire adiuger cette Principauté,
au preiudice de l’interest du Roy, à qui seul
appartient les droits de cette Reyne, le Cardinal Mazarin
qualifie ce vol de huit cens mille liures qu’il a fait
au Roy, pour se rendre maistre de cette Principauté,
vne adresse merueilleuse & in comparable, dont il se
vante de s’estre seruy pour faire naistre des difficultez
sur le prix & empescher la conclusion du Traitté de
Monsieur le Prince.

Pour ce qui est du Mont-Olympe, Monsieur le Prince
n’a iamais pensé de s’en accommoder ny pour luy,
ny pour aucune de ses creatures, & le sieur d’Aiguebere,
qui est homme d’honneur, peut rendre témoignage.

Il demeure d’accord d’auoir parlé en faueur des Liegeois
attachez aux interests du Roy, & d’vne partie des
Chanoines de sainct Lambert, qui auoient resolu d’obliger
la France en la personne de Monsieur le Prince
de Conty, qu’ils songeoient de faire eslire Coadjuteur
de l’Euesché : Ce n’est pas vn crime de rechercher les
interests de sa maison, particulierement quand ils sont
joints à ceux de l’Estat, & Monsieur le Prince ne croit
pas auoir commis vn attentat contre l’authorité Royale,



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