Anonyme [1649], PROCEZ VERBAL, DE LA CONFERENCE faite à Ruel, Par Messieurs les Deputez du Parlement, Chambre des Comptes, & Cour des Aydes, ensemble ceux de la Ville. Contenant toutes les Propositions qui ont esté faictes, tant par les Princes & Deputez de la Reine, que par les Deputez desdites Compagnies, & de tout ce qui s’est passé entr’eux pendant ladite Conference. , françaisRéférence RIM : M0_2892. Cote locale : A_1_65.
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& ladite deliberation ayant duré plus que l’on n’esperoit, est
reuenu ledit sieur Saintot sur le midy dire qu’il s’en alloit incontinant
partir, & aussi-tost sont partis lesdits Sieurs Presidens le
Coigneux & Viole, pour porter audit Sieur Duc d’Orleans la
resolution de ladite Compagnie.

 

Le Mardy 9. Mars 1649. de releuée, Messieurs les Deputez assemblez
chez Monsieur le premier President ; Monsieur le President
le Coigneux a rapporté que suiuant l’arresté du matin, il auoit esté
auec Monsieur Viole trouuer Monsieur le Duc d’Orleans au Chasteau
de Ruel, où estoit auec luy Monsieur le Prince ; & luy auoit fait
entendre que la Compagnie accordoit l’Article de la cessation
d’assemblée comme il desiroit, pour le respect qu’elle portoit au
Roy, à la Reyne, à sa Personne, & à Monsieur le Prince, & pour le
desir qu’elle auoit de la Paix, & se ptomettoit qu’il donneroit à ladite
Compagnie satisfaction sur ses demandes. Et sur les responses faites
aux articles proposez de sa part, apres qu’elle auoit consenty vn
article d’importance, & qui donnoit en quelque façon atteinte à la
liberté & l’auctorité du Parlement ; que Monsieur le Duc d’Orleans
luy auoit respondu qu’en matiere de Conference, si l’on ne tomboit
d’accord de tous les articles, les autres accordez ne seroient de rien ;
que Monsieur le Prince auoit dit la mesme chose : Qu’ayant repris
la parole, il leur auoit dit qu’il y auoit des articles contre toute raison
& apparence, que les Compagnies ne les consentiroient iamais :
par exemple le premier, Monsieur le Prince l’interrompit, & dit
qu’il ne disoit pas cela comme Deputé, & que si cela estoit on sçauroit
bien que luy respondre, & continuant, mondit sieur le President
le Coigneux dit qu’il auoit respondu auec liberté, adressant la parole
audit sieur Duc d’Orleans : que quand il seroit encore d’vne condition
plus releuée qu’il n’estoit, il deuoit croire que ce n’estoit pas le
moyen d’auoir les cœurs & les affections des hommes, en [2 lettres ill.] leur
tesmoignant que des effets de haine & de colere, & s’estoiẽt retirez.
A esté leu en suitte vne lettre du Preuost des Marchands, dattée de
ce iour, escrite aux Escheuins Deputez.

Le Mercredy 10. Mars 1649. du matin, Messieurs les Deputez
estant assemblez chez Monsieur le premier President, Monsieur le
President de Nesmond a rapporté que suiuãt l’arresté du iour d’hier,
il auoit esté auec Monsieur Mesnardeau au Chasteau de Ruel, pour
parler à Monsieur le Duc d’Orleans : & ayant apris qu’il se promenoit



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