Anonyme [1649], LE PASSE-TEMPS DE VILLE-IVIF EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_2731. Cote locale : C_8_21.
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Qui saute parmy ces chemins
Ressemble assez bien aux Troyens,
Qui déliurez de ce long siege
(Qui leur tendit vn si beau piege)
Qui apres le blocus leué
Hors la ville alloient pourmené
Aux lieux ou estoit la milice
De ce madré vaillant Vlysse
Vlysse qui depuis dix ans
Les auoit esté malmenant
Il n’est pas à peine l’espace
de trois mois que l’on nous menace
De nous enfermer à Paris
A faire croquer les souris.
Mais il est vray selon le dire
Que libre chacun se desire
Qu’on souhaite pour fortement</l>
Sortir des lieux bouchez deuant ;
D’où vient que nos dames des halles
Et tous ceux de cette caballe
Sont rauis d’auoir liberté
D’aller ou l’on n’auroit esté
N’estoit pour y faire vergongne
A cette mazarine trongne
A ce gros demon incarné,
A ce monsieur palefrené
Qui paruenu de l’escurie
Aux honneurs de nostre patrie,
Qui n’ayant manié que le foüet
Housse, estrille, brosse, frotoy
Veut nous commander à baguette
Ce n’est pas ainsi qu’on les tratite
Mercy-bleu trancher nos morceaux
Comme il souloit faire aux cheuaux,
Ouy ie le dirois à sa Barbe
Dit vne qui s’appelloit Barbe
Malgré luy, & malgré ses dents
I’allons dehors, i’allons dedans
Malgré son nez sa belle mine
I’auons du bled, de la farine
Pour bien viure dedans Paris
Sans manger de dix mois pain gris,

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