Anonyme [1652], LE DVEL DE MONSIEVR LE DVC DE BEAVFORT IVSTIFIÉ PAR L’INNOCENCE DE SES mœurs, par le succez de ses armes, & par sa fidelité incorruptible enuers les Bourgeois de Paris. AVEC LE PARALELLE DE SES actions, & de celles du Coadjuteur, pour seruir de preuue à ses trois raisonnemens. , français, latinRéférence RIM : M0_1176. Cote locale : B_14_16.
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ny les fatalitez qui ont conserué la vie de
l’vn, & auancé la mort de l’autre. Dieu seul a permis
ce malheur pour châtier la presomption de celui cy,
& pour couronner l’innocence de celuy-là : Tous les
Mazarins & les ennemis de Mr le Duc de Beaufort,
& mesme le Duc de Nemours, ne l’accusoient ils
pas de lâcheté & d’ignorance ? Le Manifeste qu’ils
ont fait publier sous son nom, dans lequel on le fait
parler en bourgeois, & on luy fait refuser les Duels du
Duc de Candale, de Gerzé, de Brancas, de Ruuigny,
& de S. Megrin, n’est il pas vn libelle diffamatoire
contre sa reputation ? ex eo itur in furias, & animos,
& discordias. Toute la France ne sçait-elle
pas bien que le Duc de Nemours estoit second du
Duc de Candale, à qui on auoit promis de grandes
recompense, s’il pouuoit abattre ce seul Ennemy irreconciliable
du Mazarin, & l’vnique asseuré Protecteur
des Parisiens ? Ne sçait-on pas bien qu’aprés
la defaite d’vn ennemy, on luy en auroit produit vne
vingtaine, contre lesquels il auroit fallu se battre
sans distinctiõ. En ce temps-là vn refus estoit iuste,
& en celuy-cy il estoit lâche. Ie suis oblige de parler
de cette façon : parce que tous les amis du Duc
de Nemours, ou plustost les ennemis de Mr le Duc
de Beaufort, disent qu’il ne deuoit pas accepter le
duel contre son beaufrere, puis qu’il auoit refusé de
se battre contre tant d’autres. Mais à ceux là ie leur
réponds ; Qu’ils deuoient donc obliger Villars qui
alla faire l’appel, à ne repartir pas à Mr le Duc de
Beaufort, qui le pria de remonstrer à Mr le Duc de


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