Anonyme [1652], LE DVEL DE MONSIEVR LE DVC DE BEAVFORT IVSTIFIÉ PAR L’INNOCENCE DE SES mœurs, par le succez de ses armes, & par sa fidelité incorruptible enuers les Bourgeois de Paris. AVEC LE PARALELLE DE SES actions, & de celles du Coadjuteur, pour seruir de preuue à ses trois raisonnemens. , français, latinRéférence RIM : M0_1176. Cote locale : B_9_21.
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signaler sa puissance tirannique sur quelqu’vn
de la race des Bourbons, n’a demandé apres sa
liberté aucune justification qui pût alterer l’authorité
de sa Majesté ; au contraire, il étoufe
ses plaintes par vn silence respectueux, & par
vne bonté sans exemple ; benignus est super ingratos
& malos : & l’autre, quoy qu’obligé de parler
en faueur de sa bien-faictrice, publie en
1649. par des libelles diffamatoires, sa mauuaise
conduite, son attachement injuste au Mazarin,
& ses inclinations à vouloir tout ce qui peut
ruiner le repos du peuple & la tranquillité de
l’Estat.

 

Les reconnoissances du Coadjuteur enuers
ses parens, ne justifient pas dauantage ses
actions. Monsieur l’Archeuesque de Paris son
oncle qui l’auoit demandé pour son Coadjuteur,
qui auoit sollicité ses amis pour luy procurer
cet honneur, & qui luy donnoit par an
trente mil liures de pension, est vn des premier
qu’il faut trahir. Le Coadjuteur ne defere
point à vn Oncle qui l’a fait ce qu’il est, il ne
se resouuieut plus de garder sa foy, puis qu’il s’agit
d’vn Chapeau de Cardinal : il abandonneroit
la croix, pour s’éleuer où son ambition le
porte, væ qui trahitis iniquitatẽ in funiculis vanitatis.

Mr le Duc de Beaufort traitte-il de cette façon
celuy qui l’a retiré de prison ? vne suruiuance
est-elle capable de luy faire trahir le seruice
de son Altesse Royale, les interests de Mr le



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