Anonyme [1652], LE DVEL DE MONSIEVR LE DVC DE BEAVFORT IVSTIFIÉ PAR L’INNOCENCE DE SES mœurs, par le succez de ses armes, & par sa fidelité incorruptible enuers les Bourgeois de Paris. AVEC LE PARALELLE DE SES actions, & de celles du Coadjuteur, pour seruir de preuue à ses trois raisonnemens. , français, latinRéférence RIM : M0_1176. Cote locale : B_9_21.
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vn lâche Courtisan, & que son courage ne peut
pas s’accorder auec les foiblesses de la Cour. La
vertu ne se rencontre point où est la delicatesse
& le plaisir : les sages n’applaudissent point à
ces sottes complaisances, qui marquent plustost
l’inconstance d’vn esprit que la solidité d’vn iugement.
Tout le monde plaint le malheur de
ce genereux Prince, mais on n’ose en murmurer :
Il faut soufrir cette cruauté, fermer la bouche de
l’innocẽt, & voir triõpher l’iniustice de la Reine.

 

Ce n’est pas tout, il y a tousiours des Caïns
enuieux du bon-heur & de la vertu de leur frere :
le Duc de Beaufort s’estant heureusement sauué
du bois de Vincenne, par l’assistance d’vn second
Persée, qui le deliure de ses chaisnes, &
employe son industrie pour le salut du plus innocẽt
de tous les Frãçois : Donum à Deo acceptum
in salutem aliorum est conferendum ; se trouue par cette
mesme raison oblige à secourir la Ville de Paris,
bloquée par les armes du Mazarin, & par la
vengeance de la Reyne. La iustice des Parisiens
est soustenue par la generosité du Duc de Beaufort :
il oblige les ennemis de cette Ville à demander
la paix, & le Duc d’Elbeuf & ses enfans
nous la vendent des deniers qu’ils nous ont volé,
l’vn nous donne le repos & du pain, & des
traistres qui estoient à Paris, nous diuisent &
nous font mourir de faim : Bref, il est inebranslable
dans son innocence, & dans l’affection
qu’il a pour les Parisiens ; & tous ceux qui faisoient



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