Anonyme [1652], EXAMEN DE L’ESCRIT DRESSÉ PAR MOLÉ SERVIEN ET ZONDEDEJ, soubs le tiltre d’Edict du Roy portant Amnistie de tout ce qui s’est passé à l’occasion des presents mouuements, à la charge de se remettre dans trois iours dans l’obeïssance du Roy. , françaisRéférence RIM : M0_1314. Cote locale : B_2_18.
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troubles. La fin de la Politique est de rendre les
hommes heureux par l’abondance & par la securité.
Mais depuis que le Gouuernemẽt a esté
rendu arbitraire on a mis les imposts sur les necessisitez
de la vie, & pour auoir occasion de
prendre tour, les Roys ont engagé & vendu leur
Domaine quoy qu’il soit inalienable aussi bien
que la Couronne. C’est se moquer de faire passer
la desolation entiere de toute la France pour
prosperité, & dire que la Regence doiue estre
comparée au plus heureux Siecles l’estime
plustost que le Regne de Nerons seroit pour
nous de siecles d’or.

 

Mais depuis & pendant les trois dernieres années
de la Regence la puissance diuine ayant permis
qui diuers troubles & diuine ayent agité cet estat. Dieu permet le mal pour en tirer vn plus grãd
bien. Le Gouuernement violent ne peut pas
estre de longue durée, à qui doit on imputer
tout le desordre qui est arriué despuis trois ans
qu’a l’ambition, à l’auarice, & insufisance de
ceux qui ont esté employez à l’Administration
de l’Estat ? L’on a rejetté tout le mal arriué dans
le Royaume depuis l’année 164[1 chiffre ill.] sur nostre tres-cher
& tres amé Cousin le Cardinal Mazarinj.
C’est vne verité si claire que toute la France la
reconnuë & publiée par la bouche de tous ses



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