la nature, mais il est redeuable des deux autres
à la bonté de vostre Majesté & à celle du feu
Roy vostre Pere de tres-glorieuse memoire,
qui l’a reuestu de la dignité de premier President
en son Parlement de Paris, comme vostre
Majesté le vient d’honorer de celle de Ministre
d’Estat & de Garde des Sceaux de France : Et
c’est, SIRE, en la veuë de ces trois qualitez
& des rapports & liaisons qu’elles ont entr’elles
que i’ose dire à vostre Majesté, que si elle daigne
faire tant soit peu de reflexion sur l’vsage
& fonction des deux premieres, elle sera plainement
instruite de ce qu’elle doit esperer, ou
plustost de ce qu’elle doit craindre de la troisiéme
en la personne de Matthieu Molé. Car il est
certain, SIRE, qu’estant pere, la nature en
cette qualité luy donne pouuoir sur ses enfans,
& il n’est pas moins veritable qu’estant premier
President, vostre Majesté luy donne sous ce
tiltre, authorité sur tous ses subjets, comme
en le faisant Ministre d’Estat & son Garde des
Sceaux, elle luy donne part en ses Conseils plus
secrets, & en ses deliberatiõs plus importantes
Que si donc il est vray de dire que Mathieu
Molé abusant du pouuoir que la nature luy
donne en qualité de pere, il fait injure à ses enfans :
N’est il pas aussi veritable d’asseurer, que
faisant seruir à des mauuais vsages l’authorité

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