Scarron, Paul [faux] [1651], LA BERNE MAZARINE, SVITTE DE LA MAZARINADE, , françaisRéférence RIM : M0_581. Cote locale : C_11_8.
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Voyez comme sa teste fume,
Ie croy qu’il à le Diable au corps,
Que iamais n’en soit il dehors ;
Messer Satan, ie vous encharge,
Et bien au long, & bien au large,
Qu’il en puisse creuer d’ahan,
Et vomir l’ame auec le bran :
Où plustost auec la Finance ;
Dont ce Fat a seché la France.
Bon bon, voila tous nos Louys ;
Que mes yeux en sont resiouïs,
Ie vous reuoy donc nos pistolles,
Dont il a tant fait ses idolles ;
Vous voila beaux escus mignons,
Mais où sont tous vos compagnons :
Helas ! il en faut bien encore,
Il en a soustraict la pecore,
Tous les plus beaux & les meilleurs,
Qu’il a mis autre-part qu’ailleurs.
La peste comme il cabriolle,
Il n’a pas perdu la parolle :
Escoutons ce qu’il chante, O ! ô !
Oimé ! l’où machant populo,
Io n’en popou, jo son perdoute :
Machante citta, ma machante peutte.
Non me sça pas recompensau,
De la trahison de Casau.
Qu’el diable de baragouinage,
Qui peut entendre ce langage :
Mais excusés-le toutesfois,
C’est qu’il escorche le François,
Allons courage en conscience,
C’est luy prester trop d’audiance :
Donnés encor six tourdions,
Pour ses Singes & ses mions :
Pauure Eminence debiffée,
D’où vient ce superbe troffée :

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