Anonyme [1652], LA CONFERENCE SECRETTE, TENVE A PONTOISE ENTRE LE ROY, LA REYNE, Le Cardinal Mazarin, Messieurs les Princes, & plusieurs autres Grands Seigneurs de la Cour. , françaisRéférence RIM : M0_745. Cote locale : B_15_3.
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Cesar fut victorieux, adioûtant qu’il n’esperoit pas
vn moindre succez que luy.

 

Madame la Duchesse d’Orleans alloit conter
toute la Cour Saincte ; mais la Reine la pria de finir,
pour ne point rompre l’ordre que le Roy auoit
mis pour la briefueté. Madamoiselle se souuint
des genereuses amours de Statira, qui ayma & qui
fut aymée d’Oroondate, l’ennemy de son pays.

Madame la Princesse la mere, raconta les afflictions
de la mal heureuse Iocaste, quand elle vid
ses deux enfants chefs de deux partis diuisez, & resolus
de faire vne guerre mortelle à leur propre
sang, adioustant qu’elle se trouuoit auiourd’huy
dans la mesme peine.

Madame la Princesse la fille, remit en jeu l’infortunée
Psiché, qui eut tant de trauerses dans l’amour
de son Cupidon. Le sieur de la Melleraye
raconta le trait de Neron, qui fit mettre le feu aux
quatre coins de Rome, & prenoit plaisir de son
Palais, de voir l’incendie à trauers d’vne Esmeraude.

Le Mareschal de Grandmont mit sur le tapis
l’Histoire du premier Roy des Parthes, qui apprit
ces peuples à combattre en fuyant : Monsieur le
Prince luy repartit, que celuy-là couroit à la Guiche,
dont toute la compagnie fit vn éclat de rire,
& le Mareschal pour ne pas demeurer auec sa courte-honte,
luy repartit que son Cesar beuuoit à la
lampon. Enfin, le Cardinal Mazarin, apres que le



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