Savignac,? de [signé] [1652 [?]], LETTRE DE CONSOLATION POVR MADAME LA DVCHESSE DE NEMOVRS. , françaisRéférence RIM : M0_1925. Cote locale : B_9_28.
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ressentiment d’vn si grand malheur que le vostre ;
mais la presse de mes amis la emporté sur moy-mesme,
m’ayant prié& sollicité de vous donner
vne Lettre, laquelle peut contribuer en quelque façon
à attiedir les maux & les douleurs qui vous
affligent incessamment depuis ce cruel desastre ; sçachant
fort bien que ie suis vn des plus affligez qui
se puisse trouuer ; & partant en quelque façon
capable de donner quelque soulagement à vne personne
affligée, ne m’estant estudié depuis quelques
années qu’à soustenir auec fermeté les malheurs qui
m’accablent sans cesse, par ie ne sçay qu’elle fatalité ;
Il est tres-certain, MADAME, que
ma constance a esté souuent ébranlée par leurs violents
efforts, & quelque resolution que ie peusse
prendre (si ie n’eusse jetté les yeux au Ciel & sur
cette merueilleuse Prouidence qui gouuerne auec
tant d’admiration toutes choses :) le ne sçay où
ie serois presentement reduit, apres tant de rudes
secousses & effroyables trauerses qu’il m’a fallu
essuyer, n’ayãt fondé tout mon espoir que sur la bonté
de nostre Dieu qui ayme tous les affligez, puis qu’il
afflige ceux qu’il ayme Il afflige les pecheurs pour
empescher leur perte, & les justes pour rehausser leur
merite. Ce sont les secrets de son infinie misericorde


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