Sarasin, Jean-François [?] [1651], LETTRE D’VN MARGVILLER DE PARIS, A SON CVRÉ, Sur la conduite de Monseigneur LE COADIVTEVR. , françaisRéférence RIM : M0_1885. Cote locale : B_10_5.
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pour luy cela n’étoit desia que trop vray.

 

Sur ce que l’on dit que pour décrier M le Coadiuteur,
on s’est aduisé depuis peu de publier qu’il
alloit au Palais Royal, qu’on parloit de le faire Ministre,
& de le mettre dans les conseils du Roy, on
demeura d’accort que la chose estoit vraye, que
Madame de Chevreuse auoit negocié son accommodement,
qu’il auoit esté introduit chez la Reine
secretement par Courtois, qu’il auoit respondu
à sa Maiesté de M. le Duc d’Orleans, du Parlement,
& du peuple, & qu’il estoit facille de iuger qu’il y
auoit long temps qu’il aspiroit au Ministere, quelques
protestations qu’il fit du contraire, que la retraite
qu’il auoit faite de Luxembourg n’auoit pas
esté longue, & que se picquant d’auoir pour les
grandeurs vn mesme esprit que Diocletian &
Charles-Quint, il s’estoit comme le premier bien-tost
ennuyé de la vie contemplatiue, & cõme l’autre
repẽty d’auoir quitté la Cour pour le Cloistre.

On ne demeura pas d’accord que durãt le Bloccus
de Paris, il eut refusé plusieurs fois le chapeau
de Card. & preferé la cause du peuple à cette eminente
dignité ; mais au contraire on dit qu’vne des
principalles raisons qui le détascha des interests
de M. le Prince de Conty fut que ce Prince consentit
pour l’accommodement des affaires que
l’on donnat à l’Abbé de la Riuiere le Chapeau
qu’il pretendoit gagner dans nostre party.



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