Sarasin, Jean-François [?] [1651], LE FRONDEVR BIEN INTENTIONNÉ AVX FAVX-FRONDEVRS. , françaisRéférence RIM : M0_1451. Cote locale : B_19_27.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 5 --

paisibles, apres auoir publié que le Cardinal
Mazarin estoit la peste de la France, & que le soubçon
du moindre commerce auec ce Ministre passoit pour
la derniere infamie, vous vous estes liez auec luy, &
coniurant ensemble la perte d’vne branche de la Maison
Royalle vous auez de rechef replongé l’Estat par
la prison des Princes dans ces dernieres guerres Ciuiles
qui l’ont presque desolé.

 

Que si vous pretendez satisfaire à tant de maux par
leur liberté que vous magnifiez si fort ; Ne sçait-on
pas bien qu’il n’y a rien eû de plus interessé que cette
affaire, encore que vostre peril vous forçast à l’entreprendre.
Car enfin il est vray que le Cardinal Mazarin
se trouuant à Bourdeaux, vous tentastes de le détruire,
afin qu’estant ruiné, & les Princes prisonniers
soubs vostre pouuoir, vous demeurassiez seuls arbitres
de la fortune de l’Estat, & Maistres absolus des affaires
du Royaume ; Mais cette Tentatiue ne vous ayant
pas succedé ; Et le Cardinal Mazarin indigné contre
vous reuenant de Rhetel auec le succez inesperé d’vn
voyage temeraire & imprudent, vous apprehendastes
l’orage qui vous alloit accabler, & vous ioignans auec
les seruiteurs des Princes contre cét Ennemy commun,
vous les contraignistes par d’iniustes conditions
d’achepter vn seruice que vous vous rendiez à
vous-mesmes, & où il alloit de vostre salut.

Iusques là pourtant la bonne intention qui me faisoit
agit, & que i’apportois à vos affaires m’auoit aueuglé
aussi bien que le peuple : Les couleurs agreables



page précédent(e)

page suivant(e)