Sarasin, Jean-François [?] [1649], LA POMPE FVNEBRE DE VOITVRE. AVEC LA CLEF. , français, latin, espagnol, italienRéférence RIM : Mx. Cote locale : C_6_60.
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pour vous dire, desja vne partie du secret, cecy se
passoit au Parnasse à mesure que ie l’escriuois. On
commença la ceremonie des funerailles,

 

 


Au point de la clarté naissante,
L’Aurore pasle & languissante
Quand la porte du iour s’ouurit,
De nuages noirs se couurit,
Taschant par ses couleurs funebres
A continuer les tenebres
Sous ces tristes manteaux de deuil,
Elle parut la larme à l’œil
Et rendit en cette auanture
Cephale ialoux de Voiture
Du grand deluge de ses pleurs,
Elle noya toutes les fleurs,
Et grossit les flots d’Hypocrene
Presque autant que ceux de la Seine,
Quelqu’vn qui cét endroit lira
Quelque bel esprit me dira,
Qu’encor que Voiture eust des charmes,
Il ne meritoit pas ces larmes.
Que l’Aurore se faisoit tort,
De pleurer chaudement sa mort :
Veu qu’il monstroit par tout pour elle
Vne auersion naturelle,
Ne la voyant que rarement,
Et tousiours fort chagrinement,
Se couchant quand elle alloit naistre,
Luy fermant au nez la fenestre,
Et mesmes estant si bardy
De receler iusqu’à Midy
Sous vne pesante paupiere,
Le sommeil qui hait la lumiere.
Entre nous cette obiection
Fait d’abord quelque impression,

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