Saint-Onuphre, F. de [signé] [1649], LETTRE DE L’HERMITE RECLVS DV MONT CALVAIRE A LA REYNE , françaisRéférence RIM : M0_1932. Cote locale : C_3_69.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 4 --

que la France est en armes, & que l’esloignement
du Roy a causé vn grand tumulte dedans
la ville de Paris. Aussi pour en dire ce
que ie pense, Madame, il faut croire que vostre
Maiesté a esté preuenuë par des conseils
pernicieux, c’est l’opinion commune de
tous les sages & de tous les gens de bien, qui
se sont tousiours promis de vostre regence, ce
qu’on peut esperer du gouuernement d’vne
grande Princesse, de qui la pieté a paru auec
éclat aux yeux de tout le monde. Ie ne suis en
cela que l’Echo de la voix publique, & ie ne
crains pas d’estre soupçonné de flatterie, puis
qu’elle n’entre iamais dans ma solitude, & que
mon inclination naturelle n’a iamais esté susceptible
de cette delicatesse. Ie me connois
bien moins aux fleurs de la Rhetorique, qu’à
celles de mon parterre, & comme ie suis peu
éloquent, ie suis encore moins instruit en la
Politique, n’ayant point d’autres suiets à gouuerner
que mes passions. Ce sont des rebelles
auec qui ie ne puis auoir ny paix ny treue ;
Quoy que ie les menace de la discipline, du
ieusne, & du cilice. Il n’en est pas d’elles comme


page précédent(e)

page suivant(e)