Saint-Amant / Girard, Marc-Antoine (sieur de) [?] [1649], CAPRICE BACCHIQVE ET BVRLESQVE SVR LA PAIX. , françaisRéférence RIM : M0_624. Cote locale : C_2_24.
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De te remettre à la campagne,
Porte luy ce cartel escrit.
D’encre faite de vin d’Espagne,
La substance en est que demain
Ie veus voir le verre à la main
Le drôle, tant qu’vn de nous creue,
Qu’il vienne, & que c’est vn duël
Qui n’eut point violé la tréve
Faite entre Paris & Ruël.

 

XV.

 


La treve ? ah ! c’est mal appliquer,
Vn terme dont ie sçay l’vsage,
S’il ne donne pour m’expliquer
Aux affaires qu’vn faux visage,
C’est imprudemment que ie fais
D’vn doux auant propos de Paix
Vne Parenthese de guerre,
De nostre innocence charmé,
Lovis a posé le tonnerre,
Dont son courroux l’auoit armé.

 

XVI.

 


Tous nos maux sont éuanouïs,
Et r’animant nostre courage.
Nos astres les yeux de LOVIS
Percent & dissipent l’orage,
Preste desormais à punir,
Quiconque osera desunir
Nos cœurs les vns d’auec les autres :
ANNE qui nous doit redonner
Ses delices qui sont les nôtres,
Va bien tost nous les ramener.

 

XVII.

 


Que de feux en cent lieux diuers
D’vne iuste reconnoissance
Vont faire aux yeux de l’Vniuers
Briller nostre réjouïssance !
Que nous vuiderons en repos,
De verres, de flâcons, de pots,

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