S. D. N. [signé] / Suzanne de Nervèze [?] [1649], LETTRE DE CONSOLATION A LA REINE D’ANGLETERRE, SVR LA MORT DV ROY SON MARY Et ses dernieres paroles. , françaisRéférence RIM : M0_1916. Cote locale : B_19_5.
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doit benir la main qui la blesse ; & esperer qu’apres
ces torrents de peines & d’afflictions, elle
jouїra d’vne plenitude de contentemens, dont
vous reçeués les erres de la main amoureuse de
nostre vnique Tout ; c’est ou vostre Majesté
n’aura plus d’inquietudes, sa Vertu receura le
salaire digne de ses operations. Oüy, MADAME,
cette digne Reine, Fille, Seur, &
Femme de Roy, doit estre le miroir de toute
constance ; Que ce cœur Royal & Chrestien soit
desormais inebranlable aux secousses des afflictions ;
& comme elle donne l’exemple de la pieté
& de la douceur, elle doit faire voir qu’elle est
l’abregé de toutes les forces de la nature, & de
la grace. Vostre Majesté ne doit pas donner à la
consideration du mal le temps que son remede
exige de vostre Magnanimité : Viués grande
Reine, pour la conduite de ce qui vous reste, &
pour monter toûjours plus haut par le merite de
vos œuures dans le plain de la gloire : Ie vous en
conjure, par les affections de ce grand Prince
son Altesse Royale, Oncle vnique de nostre Monarque,
de qui le bon naturel souffre des peines
inexplicables à toutes celles qui touchent vostre
Majesté, par toutes les soubmissions & le zele
des François à vostre seruice, & ce qu’ils ont
d’ardeur à vous témoigner leurs vœux & leurs
fideles respects : La France vous reuere, comme
sortie d’vn Pere, qui auoit acquis par ses bontés


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