Rozard, N. [?] [1649], LE TRIOMPHE ROYAL, Et la réjoüissance des bons François, sur le retour du Roy, de la Reine & des princes. AVEC LA HARANGVE QVI LEVR a esté faite à leur entrée à Paris le 18. de ce mois: Ensemble l’explication du Feu artificiel de la Greue. DEDIÉ A MADAMOISELLE. , français, latinRéférence RIM : M0_3884. Cote locale : C_10_39.
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inquietudes de l’esprit, & qui a apporté vne ioye vniuerselle :
mais elle n’auroit esté excessiue si vostre bon geny
& bonté naturelle par vne conduite digne des respects
& venerations de tous les peuples, n’auoient secondé
les glorieux desseins de cette grande Reine & aimable
Princesse à ramener cét Astre brillant, ce Soleil radieux,
ce iour sans nuict, ce centre où toutes les lignes de la
circonference visent : en vn mot ce premier mobile
François donne le mouuement à tous les autres. Ie le
vois donc ce grand Roy de DIEV-DONNÉ, & le plus
innocent de tous les Princes ; ie le considere comme vn
grand Medecin, duquel la seule presence redonne la
santé à ses malades : Ie le vois arriuer dans sa noble
Ville de Paris tout triomphant, accompagné de la Reine
& de vostre Altesse Royale, suiuis des Princes & Princesses
de toute la Cour, enuironné, & circonuenu d’vn
nombre indicible de la plus florissante Noblesse de
France, marchant auec vn pas respectueux & digne de
la Maiesté qu’elle accompagne, escorté par vn si grand
nombre de soldats bourgeois, qu’il excedoit celuy qu’il
conuiendroit pour faire quatre armees des plus nombreuses.

 

Tout le monde affluë de toutes parts pour voir ce
glorieux spectacle, qui n’a pas moins donné d’admiration,
qu’vn excés de ioye qu’il a produit dans les cœurs,
si autrefois l’air a retenty de sons lugubres, à cette occurrence
il n’a esté imbu que d’acclamations d’allegresses,
& tous les cœurs luy ont enuoyé ces paroles amoureuses,
animées de toutes facultez & puissance de
l’ame Viue le Roy, Viue Louys.

Ce beau Soleil n’a pas plustost paru aux portes auec
les rayons de sa Majesté (qui excedent ceux de ce grand
Flambeau de la Nature) qu’il a attiré tous les Peuples,
plus prodigieusement, que l’autre ne fait les vapeurs
de la terre, aussi cette iournée tant desirée est la fin de
toutes les miseres, & l’exorde de toute felicité. Que ce



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