Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649 [?]], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT LYS. DOVZIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_12.
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Que nous viurons contens sans plus garder les portes,
Et sans craindre du Roy, les superbes Cohortes.
Nous yrons pourmener à ce Prin-temps nouueau ;
On ne verra plus rien, qui ne soit doux & beau,
Les bleds de toutes parts viennent en cette Ville.

 

 


Ce mutin luy respond, tu es vn mal habile ;
Et s’escriant, il dit, Voicy vn Mazarin,
Il le faut épouffer ; Sus, ayde moy Marin ?

 

 


Marin oyant cecy, quitte la compagnie,
Et laisse ce fantasque auec sa manie ;
Qui lors se voyant seul commença de songer
S’il frapperoit celuy qu’il disoit mensonger.
Voicy ce qui fut fait ; La colere l’emporte,
Il se jette sur luy d’vne assez belle sorte.
L’autre ne manque point ; d’entrer dans le combat ;
Et d’vn tour fort subtil deschire le rabat
De son fier ennemy. Ils auoient des espées,
Qui furent pour ce fait aussi-tost occupées,
Ils se pointent tous deux, & d’eux on voit le sang
Empourprer leurs habits. Tu ne tiens pas ton rang,
Dit alors l’Aggresseur. Pare ce coup de grace ;
Et toy prend cestuy-cy, pour seul de ta disgrace ?
Ils se blessent tous deux encore par deux fois ;
Et puis des regardans on entendit les voix,
Qui crioient, c’est assez, tout beau, tout beau, tout beau,
Il ne faut pas chercher pour si peu le tombeau.
Puis on les separa, finissant leur querelle,
Et chacun s’en alla reposer sa ceruelle,
Faisant penser les trous qu’ils s’estoient faits expres,
Sans remporter chez eux qu’vn remords puis apres.

 



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