Peccot-Quanesi [signé] [1649 [?]], LETTRE D’VN RELIGIEVX A MONSIEVR L’ABBÉ DE LA RIVIERE: Où luy sont enseignez les faciles moyens de faire sa paix auec Dieu & le Peuple. , français, latinRéférence RIM : M0_1893. Cote locale : A_5_83.
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LETTRE D’VN RELIGIEVX
A MONSIEVR L’ABBÉ
DE LA RIVIERE ;
Où luy sont enseignez les faciles moyens de faire sa paix
auec Dieu & le Peuple,

MONSIEVR,

Ie ne doute point que les conseils dont ie rends la presente
depositaire, ne soient iugez de quelques-vns hors de
temps, & que le seruice que ie me suis proposé de vous rendre,
n’attire sur moy la haine de ceux qui n’ont point de passion
plus forte, que celle de voir distiller vostre ame goute à
goute par la violence des gehennes & des tortures, dont chacun
vous iuge digne, pour le mauuais vsage qu’auez fait des
faueurs qui vous ont esté liberalemẽt departies par les mains
du plus grand d’entre les Princes qui soustiennent le poids
de cette puissante Monarchie : Mais le iugement des premiers
est aussi peu capable d’arrester le cours de mes desirs,
que ie ne pouuois enfanter plustost, sans mettre au iour vn
auorton, comme les moins passionnez le iugeront par la suite,
que la mauuaise volonté des seconds est impuissante à me
faire taire ; ce que ie me sens obligé de vous découurir en
qualité de bon François & de vostre amy, auec toute la franchise
que vous pouuez attendre d’vne personne qui ne veut
que le bien public, & le vostre en particulier, auec autant
de zele que le sien propre.

Le bruit de l’enléuement de nostre ieune Monarque à
peine fut-il épandu par la ville, que chacun prenant la liberté
d’en rechercher les autheurs, il fut facile à remarquer la
diuersité des passions qui agitoient les cœurs de ces peuples
innombrables, qui rendent Paris la premiere Cité de l’Vniuers.



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