Monterbault Bouiu,? de [signé] [1650], APOLOGIE DE MESSIEVRS DV PARLEMENT. , françaisRéférence RIM : M0_103. Cote locale : D_1_31.
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ne vous offencez pas tous puissants Interpretes de
ces Decrets, si ils veulent rauir la gloire qui vous
est deuë ; mais pour la forme faites-en vn exemple
si grande & de si haute importance, qu’elle
soit grauée dans les admirables Tables de la posterité,
& prenez garde qu’ils disent (deuinez à quel
dessein) que du temps de Pausanias les habitans
de la ville d’Epheze jetterent au feu la Statuë d’Apollon,
pour ce qu’elle auoit prononcé des Oracles
contre cette ville, comme si les Magistrats
deuoient toûjours estre contraints de suiure la passion,
dautant de differends sentimens, que les
peuples ont de diuerses enuies.

 

Cette dangereuse comparaison fait donc bien
voir que cette action furieuse fut plûtost conceuë
par vn desir de vengeance, que par vne emulation
de Iustice, ainsi que pourroit estre poussé quelque
miserable qui auroit perdu son procés, la raison
l’ayant de bouté de ses demandes ; ce qui donneroit
quelque lieu à la grace : mais de la luy
octroyer sans faire sçauoir à Paris & à toute la
France, que tout ce que ce pompeux Senat à resolu
dans toutes ses Assemblées, n’a esté qu’en sa faueur,
& pour la gloire de la Couronne ; ce seroit
connestre vn crime dont la grandeur surpasseroit
toute punition.

 


Et cependant s’entends que vostre illustre voix,
Dit nous leur pardonnons pour la premiere fois,

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