Mercier, V. [signé] [1649], PANEGYRIQVE ROYAL DE LOVYS QVATORZE. Vnius anni erat Saül cum regnare cœpisset, Regum cap. I. , françaisRéférence RIM : M0_2668. Cote locale : A_6_54.
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de compassion, qu’elle n’est à craindre, où il n’a pour
compagnie que des foibles animaux ; & où ses yeux ne
répandent que des larmes. Sa Cresche neantmoins est
vn champ de bataille, où il triomphe de ses ennemis, &
où il se rend victorieux des Demons, des Monarques des
hommes, & des Elemens. Il est victorieux des Demons,
puis que les Idoles tombent d’elles mesmes, & que les
Oracles ne parlent plus pour abuser les hommes. Il est
victorieux des Monarques, puis que les Rois viennent
des quatre coins du monde se soûmettre à son Empire, &
reconnoistre sa puissance souueraine ; & qu’Herodes
mesme apprehende de perdre la vie & son Royaume
sous son regne. Il est encor victorieux des hommes &
des Elemens, puis que les vns viennent pour l’adorer, &
que les autres reconnoissent sa puissance. SIRE, sans
que l’on m’accuse d’estre ingenieux à flater les Rois, &
sans rien diminüer de l’honneur que ie dois au Souuerain
de l’Empirée, mais faisant seulement quelque paralelle
entre le Prototype & l’Image, entre l’Original &
la copie, entre le Createur & la creature : Ie puis dire que
dans vostre bas aage vous remportez de semblables victoires
que le Fils de Dieu, bien qu’auec quelque sorte
d’inegalité, puis que par vostre pieté vous triomphez
des Demons, de l’Enfer & des Vices : que vostre puissance
vous rend redoutable aux rinces voisins, & que par
vostre clemence vous estes victorieux des cœurs, des
volontez, des sentimens de tous vos Sujets. Aussi la
Theologie Chrestienne nous apprend que les Rois sont
les enfans de Dieu, comme les parfaites Images de sa
puissance ; & que dans ces prerogatifs eminens ils peuuẽt


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