Mazarin, Jules [signé] [faux] [1652], LES LETTRES DV CARDINAL MAZARIN ENVOYÉES A LA REYNE, ET A MONSIEVR LE PREVOST DES MARCHANDS de la ville de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_2277. Cote locale : B_12_31.
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qui me chargent des plus grands opprobres
qu’on puisse imputer à vn Homme de
bien, & qui a toûjours assez fait connoistre qu’il
n’auoit autre but dans ses actions, que la conservation
de son honneur.

 

I’ay fait mesme cét effort sur moy, de ne vouloir
pas deffendre par des Manifestes, ma Reputation
si cruellement deschirée, & d’empescher
que mes Amis, qui sçauoient mon innocence,
ne publiassent ceux que leur affection
leur auoit fait preparer, afin qu’on ne peust
auoir le moindre pretexte de me reprocher que
pour cét interest particulier, & que pour vne
trop grande precipitation, j’eusse esté cause du
retardement de la felicité Publique, qui n’estoit
pas moins dans ma Retraitte, le seul objet
de tous mes vœux, aux dépens mesme de la chose
du monde qui m’est la plus precieuse, qu’elle
l’auoit esté lors que par la part que j’auois dans
les affaires, cette felicité se trouuoit jointé à ma
gloire particuliere.

I’ay demeuré en cét estat plus de dix mois,
& plus en disposition de m’esloigner encore
davantage, que de retourner, si j’eusse veu que
mon premier esloignement eust produit quelqu’vn
des effets qu’on en auoit toûjours fait
esperer. En fin i’ay souffert l’amertume de mes
malheurs auec plus de constance & de force,



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