Magnien, Charles [signé] [1649], REFLEXIONS CONSCIENCIEVSES des bons François, SVR LA REGENCE DE LA Reyne. , français, latinRéférence RIM : M0_3061. Cote locale : C_9_19.
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ville de Paris, qui est la gloire du Royaume, le
plus riche & le plus brillant diamant de la Couronne ;
elle sçait bien que la dignité & grandeur
d’vn Roy consiste en vn grand nombre de
Sujets ; comme la honte & l’ignominie se tire
d’vne petite multitude de peuple, l’insolence
de quelques particuliers, quoy qu’elle fust au
dernier degré, n’égalloit point toutefois la
grandeur de sa bonté, pour refroidir l’amitié
extréme qu’elle a toûjours porté à sa bonne ville
de Paris, la plus florissante en sciences, vertus,
& Noblesse, qu’il y ait dans toute l’Europe.

 

Dignitas Regis
in multitudine
populi ignominia
Principis in
paucitate plebis.
Prou. 14.

On veut la faire coulpable de toutes les impietez,
sacrileges, viols, extorsions, homicides,
larcins, jurements, blasphemes, & autres
crimes qui se sont commis ; Mais pour en parler
auec verité, il faut premierement resoudre,
Si le Prince qui fait vne guerre, est complice des
crimes qui s’y font ; Ie croy que si elle est juste,
& si le Prince ne pretend pas passer les bornes
& maximes de la raison, sa conscience n’est pas
engagée, mais celle de ceux qui le contraignent
& le prouoquent, dit le S. Esprit : Ie peux
& dois publier auec verité, que durant la plus
grande violence de la guerre de Paris, & lors
que l’on ne crioit que feu & sang (en apparence)
la Reine auoit vn esprit aussi calme, & vne
ame aussi tranquille qu’en temps de paix, excepté



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